
La chronique du Philosophe #05 : En souvenir de Marcel Pagnol
Profitant, vendredi après-midi, des derniers rayons de soleil, je me promènerai, pour me rendre au stade Ladoumègue, sur les chemins du Hurepoix qui sillonnent la vallée de Chevreuse jusqu’aux enbuts massicois.
Venant de l’Ouest, suivant le ru de Vauhallan je trouverai la ferme d’Orsigny, bourdonnant dans sa solitude du vol des « mouches à miel » de Villiers. Poursuivant ma route, je troublerai le repos de quelques Sarcelles d’hiver venues s’abreuver à l’Etang-Vieux de Saclay qu’alimentent, selon les dires des Anciens, pas moins de trente sources. Puis, poussant plus avant sur la Départementale 446, j’atteindrai le Christ de Saclay, naguère exécuté par les révolutionnaires, aujourd’hui lieu de rencontre des mouvements essonniens et internationaux.
Sans me précipiter, plutôt que mes pas me portent directement à Palaiseau, je préférerai me diriger vers Vauhallan, où la vue de la ferme des Arpentis et de l’abbaye Saint-Louis du Temple me laisse toujours rêveur et mélancolique. Ces grandes bâtisses ancestrales aux murs couleur de miel respirent la majesté et le labeur : l’un, monastique, l’autre, agricole. Et, si je m’aventurais jusqu’au clocher de l’église je pourrais voir au loin, la ville de Massy, compacte, et fébrile, avant le match du soir. Poursuivant, il me faudra nécessairement marcher sur Igny à la forêt marquée du lys royal pour enfin parvenir à Palaiseau. Je foulerai pour cela le chemin du Pileu qui, bordé par les champs de lin d’un côté, et par une haie d’aubépine sauvage de l’autre, me rappelle un peu les jolis chemins de terre blanche qu’empruntait Marcel Pagnol pour se rendre dans l’arrière-pays provençal.
De là, rattrapant les grands axes, je me laisserai glisser tout doucement jusqu’au stade. Vendredi soir, ce seront les terroirs essonniens qui accueilleront les fils de Provence, pays des chevriers et des arbres qui chantent.
Tom PHAM VAN SUU