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02 Nov 2016

Le billet du supporter Bleu & Noir

novembre 02, 2016Focus

J’ai profité de la chaude soirée Halloween qui a prolongé tard dans la nuit la magnifique victoire des Bleu et Noir sur l’équipe aixoise pour échanger autour d’un verre avec le sympathique représentant officiel de Provence Rugby. Il faut dire que désormais habitués à recevoir à Massy des équipes prestigieuses, aux noms qui résonnent fiers dans le patrimoine du rugby français, la relative proximité des clubs de Massy et Aix, si elle n’est pas géographique, est néanmoins originale dans le paysage.

Ainsi, le club de Rugby d’Aix a été créé un an avant le nôtre en 1970. Promu pour la première fois en ProD2, en 2004, sept ans avant Massy, Aix restera d’abords deux années à ce niveau. Après trois ans de retour en Fédérale, le club remontera en 2009. Au bout de quatre nouvelles saisons dans l’antichambre de l’élite, les Aixois sont à nouveau relégués en 2013 en Fédérale 1 en compagnie de Massy, qui venait de jouer sa première saison en ProD2 et qui l’avait inaugurée par une belle victoire au Ladoumègue sur les Provençaux (qui alignaient ce jour-là une jolie armada, avec notamment Manu Felsina et les ex-trois-quart-centres castrais James So’Oialo et Phil Christopher).

C’est à un véritable chassé-croisé que se livrent depuis nos deux jeunes clubs : En 2014, Massy remonte en division professionnelle pour la seconde fois en éliminant Aix en quart de finale après une défaite en Provence au match aller (Ah ! Quel beau souvenir que celui de cet essai d’extra-terrestre marqué par Mani Vakaloa lors de cette rencontre ! Mani qu’on retrouvera bientôt cette saison au sein d’une équipe de Limoges performante, associé à Antoine Gomez et Mathias Atayi).

En juin 2015, Massy retourne en Fédérale 1, tandis que les Provençaux décrochent le titre national de Fédérale et ré-accèdent pour la troisième fois à la ProD2. La fin de saison dernière les verra redescendre, au moment où Massy trébuchait lors de la demi-finale d’accession au match retour à Vannes.

Parvenu à se doter de moyens très conséquents, les Aixois étaient venus samedi avec leur grosse écurie et des joueurs précédemment laissés au repos en vue de conforter leur place sur la podium face à des Massicois qu’on disait handicapés par des blessures et qui n’avaient pas réussi, malgré de très belles intentions, à se sortir du piège tarbais devant les caméras de la TNT. Le résultat du match du jour, 16 à 8, aura fait baisser la moyenne de points inscrits par partie par les Provençaux, meilleure attaque de la poule jusque-là, avec 21 unités désormais au lieu de 25. Cela grâce bien sûr à la farouche énergie défensive de la meilleure défense de la poule, celle de Massy qui a encore conforté ses statistiques en réduisant de 13 à 12 la moyenne de points concédés à ses adversaires.

Au-delà de cette mise en parallèle sportive, le responsable d’Aix m’a expliqué que son club avait décidé de suivre l’exemple montré par Massy en instaurant un ramassage en autocar le mercredi pour l’école de rugby, en organisant le soutien scolaire aux jeunes ainsi rassemblés, en leur fournissant le goûter… Ce sont plusieurs dizaines de jeunes des quartiers Nord de Marseille qui peuvent de cette façon grandir en profitant des joies de l’Ovalie. Evidemment, une telle initiative n’est pas gratuite. Mais cela fait plaisir de savoir qu’un club ambitieux ne se contente pas de gonfler la masse salariale de son groupe pro et lorgne de façon conséquente vers les gamins de quartiers défavorisés, comprenant l’énorme potentiel humain et sportif qu’ils recèlent. Au milieu de la troisième mi-temps dont la température grimpait progressivement vers une réjouissante chaleur estivale, grâce à la participation active des éducateurs de la vingtaine de clubs provinciaux venus encadrer leurs Poussins et Benjamins qui nous ont fait l’honneur de participer le lendemain au Tournoi Jacques Chagnaud, cela m’a fait chaud au cœur d’entendre que l’engagement du RCME envers les jeunes, qui nous le rendent bien sur le terrain quand ils parviennent en équipe fanion, servait d’exemple de développement bien au-delà de chez nos voisins et partenaires du club de Grigny, par exemple.

Décidément, les fondateurs du RCME ont vraiment eu une âme de visionnaire quand ils ont compris à quel point le rugby pouvait prendre greffe de belle façon dans des territoires jusqu’alors désertiques sinon vierges de culture ovale. Et si les moins de 12 ans Massicois ont remporté le trophée Nicky Smit, faut-il s’étonner que le challenge Chagnaud soit justement parti respirer pour une année un bon air du Sud-Est chez nos amis du Provence Rugby ?

Allez Massy !