Le billet du supporter Bleu et Noir
Encore un grand Chelem en Bleu et Noir ce week-end ! Six victoires en six matchs, ce qui fait 95% de victoires pour nos 7 équipes engagées en championnat (37 succès en 39 matchs).
Cerise sur le gâteau, le BO décroché par l’équipe fanion, malgré quelques moments de relâchement coupable. Et comme le Père Noël semble passer un peu en avance cette année à Massy, défaites d’Angoulême à Chalon (au fait, qui se plaignait de l’absence de BO là-bas ?), de Tyrosse à Cognac (au fait, qui se plaignait de l’absence de BO là-bas ?), ainsi que pour faire bonne mesure et nous offrir la pole position nationale, échec de Nevers à Bagnères-de-Bigorre. Cinq points d’avance sur les seconds de poule avant d’aller défier les Tyrossais dans leur antre, cette équipe massicoise, la seule à 8 victoires à ce jour parmi les quarante de la division, réussit même à se détacher de cinq points et à se doter ainsi d’un joker, alors qu’elle affiche une énorme marge de progression, au vu de l’âge de ses composantes et de l’ampleur de sa reconstruction.
Cela ferait presque passer au second plan les ballades de santé de nos Espoirs qui nous offrent des enchaînements de haut niveau en guise de savoureux apéritifs. Et que dire des Belascain qui caracolent en tête, alors qu’on ne savait pas au cours de l’été si on allait réussir à constituer un groupe suffisamment abondant, ni encore moins compétitif. Ajoutons les juniors Crabos qui sont bien partis pour décrocher leur qualification et les deux équipes cadettes qui disputent les premières places. Et puisque la réalité rattrape progressivement la prédiction poétique en révélant peu à peu que la femme est l’avenir de l’homme, en matière de rugby tout comme dans les autres domaines, les Féminines contribuent fièrement à cette épopée en cours d’écriture. Quoi d’étonnant l’année où le RCME innove encore un peu en montant une équipe de Minimettes déjà performante, ce qui ajoute une corde de plus à l’arc de l’école de rugby, maison qui a commencé par reconquérir le challenge Chagnaud cet automne.
De quoi passer de bonnes nuits en faisant de bien jolis rêves en Bleu et Noir. Mais on peut également se réjouir en constatant que dans la froidure de l’automne, alors que les adversaires du jour n’ont que peu profité du soutien de leurs fidèles supporters restés au chaud à la maison, et que l’horaire du match ne favorisait guère la présence des locaux au stade, nous étions quand même 1230 à être venus encourager nos joueurs, ce qui représente déjà trois dizaines de plus que l’affluence moyenne de toute la saison au Ladoumègue d’il y a deux ans.
On peut aussi se satisfaire de voir un ancien joueur et entraîneur du club, Stéphane Douchet, lui-même neveu du redoutable pilier massicois des années 70 Jacky Manganne et responsable d’un établissement scolaire essonnien, inviter largement ses collègues et les enfants de son école à assister à la partie. Leur joie de spectateurs privilégiés en tant que ramasseurs de balles fait plaisir à découvrir sur les clichés du photographe maison, puisqu’on les voit chanter la victoire au milieu du cercle des joueurs comme s’ils étaient de longue date déjà membres de la famille. Une histoire de transmission entre générations. Et un élargissement à la famille essonnienne car les plus anciens ont bien reconnu dans le nouveau partenaire du RCME qui a donné le coup d’envoi (brasserie O’Quinze, sur la RN20), M. Hervé Paraskiova, l’ainé de cette fratrie de trois rugbymen du club voisin de Viry qui a disputé de bien beaux derbies, parfois même dans la plus pure tradition de l’époque, face aux jeunes Massicois.
En ce samedi de premier rendez-vous au stade Ladoumègue après les abominations du 13 novembre, dont les victimes furent honorées par une minute de silence avant chacune des deux parties, je n’ai pu éviter de songer en voyant la famille massicoise rassemblée, des plus petits venant pour la première fois aux plus anciens qui ont créé ce club, des beaux gosses des cités aux jolis mômes des quartiers résidentiels, dans tous ces visages multicolores, à tout ce que notre projet commun réussit à construire jour après jour comme « vivre ensemble » pour le plus grand plaisir de tous et dans le plus pur respect de l’identité de chacun. Y a-t-il un autre endroit où on embrasse autant d’amis en si peu de temps au moment des retrouvailles ? Où on n’oublie jamais de saluer comme il se doit la disparition récente d’un cofondateur du club en racontant aux plus jeunes qui il était et ce qu’il a fait pour notre RCME (au revoir cher Robert Ligonnet) ? Où on rigole de bon cœur à l’unisson en entendant crier à la première mêlée sanctionnée au bout de deux minutes du match « depuis le début, Monsieur l’arbitre », ce directeur de jeu qu’on s’efforce de respecter en toutes circonstances ? Où on souhaite chaleureusement la bienvenue aux supporters, dirigeants et joueurs du club adverse sans lesquels nous ne pourrions assouvir notre passion dominicale ? Où l’on n’oublie jamais le petit message personnel à l’égard des joueurs adverses ayant porté nos fières couleurs dans le passé (encore un petit salut à Pascal Ancelin) ?
Nos rendez-vous du stade Ladoumègue, par l’esprit de communion qui les habite, tout autant pour ceux qui croient au ciel que pour ceux qui n’y croient pas, sont bien la digne clé de voute de notre rassemblement dans » Un Club, Un Coeur, Une Famille ». De bon augure à quelques semaines des fêtes de fin d’année qu’on souhaite heureuses et réjouissantes à toutes et à tous.
Allez Massy!