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22 Oct 2015

Les Féminines à l’honneur

octobre 22, 2015Féminines

Le rugby est un sport de gentleman paraît-il. Soyons le, montrons que nous sommes galants en nous effaçant quelques instants pour laisser la place aux dames.
Le championnat de l’équipe féminine a repris il y a deux semaines. Avec une victoire à domicile contre Nantes et un point de bonus défensif ramener de Rennes, le début est bon pour Massy.
Saisissons l’occasion pour faire un petit tour d’horizon sur cette discipline qui gagne en notoriété. Rencontre avec Helène et Sarah, deux joueuses de l’équipe du RCME.

Longtemps marginalisé et non reconnu par la Fédération, le Rugby féminin est en pleine croissance. Davantage médiatisé, notamment via le tournoi des VI nations, l’idée que des filles puissent pratiquer un sport réputé pour sa virilité a été acceptée. Les bonnes performances de l’équipe féminine de football aide également à démocratiser ce sport. « Quand je jouais au rugby au collège, on me disait d’arrêter, que ce n’était pas un sport pour les filles. Maintenant les gens ne sont plus surpris et s’intéressent au sujet. La seule chose qui continue de surprendre, ce sont nos bleus après les matches! » Peu commun pour des filles en effet. Le rugby, même féminin, reste un sport de combat. Il y a autant d’intensité que chez les hommes, les chocs restant toutefois proportionnels à la force de chacun. « L’affrontement est sans doute moins violent mais plus vicieux chez nous. Les filles sont très rancunières. On se tire les cheveux, se pince. Si une joueuse nous fait un coup bas, on ne l’oublie jamais et l’on va chercher à se venger pendant toute la rencontre. » Moins violent vous disiez? « Je crois qu’on est plus perfectionniste par rapport à notre jeu aussi. On refait tout le temps notre match, même en cas de victoire on va repenser à ce que l’on n’a pas réussi à mettre en place. »

Cette année, le groupe compte plus de 10 nouvelles joueuses. Les entraînements ont repris début septembre afin de préparer le championnat de fédérale féminine à XV, 3è division nationale, dans laquelle évolue Massy. les règles du rugby n’étant pas simples, il faut du temps pour que tout le monde puisse les assimiler. Jouer beaucoup et créer des liens, c’est le seul moyens de faire naître des automatismes aux sein d’une équipe. « Notre préparation était surtout axée sur le jeu. Que chacune trouve sa place et soit bien intégrée à l’équipe ». Les recrues ont pu compter sur les anciennes pour les accompagner. « L’intégration est très bonne et se fait naturellement. Peu importe que les filles aient de l’expérience ou non. » Au rugby, il faut un groupe solidaire. « Celles qui sont dans le club depuis longtemps donnent beaucoup de conseils. Il y a de l’entraide et personne n’est jugé. » Et pour souder un groupe, rien de tel qu’un petit week-end d’intégration à la maison du rugby. Les joueuses se sont retrouvé au petit matin du 3 octobre pour déjeuner et passer la journée ensemble avant leur premier match amical le lendemain. « C’est bien de se rencontrer hors du terrain de temps en temps. On parle d’autres choses et on apprend à mieux se connaître. »

Mais cette belle entente et la bonne volonté affichée du groupe vont elles suffire pour assurer le succès sportif de la saison?
L’année dernière, les joueuses ont réussi un brillant parcours en se qualifiant pour les phases finales, outrepassant le simple objectif de faire bonne figure dans le championnat. Peu de départs, plusieurs arrivées, à priori les conditions humaines sont réunies pour que la saison soit un succès. Cependant l’arrivée de nouveaux coachs et l’augmentation de l’effectif entraînent forcement quelques changements. « Les entraîneurs sont à fond pour nous booster mais c’est aussi à nous qu’il incombe de se prendre en main. Il nous a laissé choisir nos objectifs. On a envie de se faire plaisir mais on joue également pour la compétition et la gagne. On veut faire aussi bien que l’année passée. » Maintenant les coachs ont pour mission de les accompagner et de rendre le groupe compétitif afin de satisfaire aux ambitieuses exigences de leurs joueuses. La préparation a été assez courte avec un seul mois d’entrainement avant le retour à la compétition. Le premier (et l’unique) match amical a d’ailleurs été très compliqué… Massy affrontait Chilly-Mazarin qui évolue une division au dessus. « On a tenu en début de match mais physiquement elles nous était supérieures et on a été dépassées à la fin. » Le score fut lourd, mais la défaite riche en enseignements. Sur le plan technique, la division d’écart n’a pas sauté aux yeux et avec plus de « coffre » les filles auraient pu obtenir un résultat différent. « A vouloir courir partout on est nul part. Il faut qu’on travail nos placements et qu’on acquiert davantage de repères affin de s’économiser. » Quoi penser, après ce revers, du début de compétition qui les attend. Quel côté choisir entre les certitudes acquises l’année passée et les doutes liés à la nouvelle saison. « C’est vrai qu’on ne sait pas trop ce qu’on va donner pour le début du championnat. Ça passe ou ça casse. » Et c’est plutôt bien passé pour le moment. La première rencontre s’est soldée par une victoire, et l’exploit a été frôlé dimanche face à Rennes.

On ne peut que souhaiter le meilleur à ce groupe pour la suite de la saison. Souvent en retrait de l’équipe fanion, les Bleu et Noir féminines entament la saison doublement motivées par cette notoriété à développer. « Le RCME fait pourtant le maximum pour mettre en avant toutes ses équipes. Mais le Centre de formation est très important et le fait que toutes les catégories évoluent au plus haut niveau demande beaucoup de moyens »… « On met en place plusieurs actions pour récupérer des fonds afin de booster un peu l’équipe ». Stand de crêpes, papiers cadeaux, elles ne ménagent pas leurs efforts même en dehors du terrain.

Bonne chance à nos Féminines cette saison!

Allez Massy !